lundi 23 mai 2011

Cannes - Palmarès

The tree of life de Terrence Malick  Europa Corp.

Robert De Niro et son jury ont en décidé ainsi. Le film que tous les festivaliers attendaient repart avec la récompense suprême. Trente-deux ans après avoir décroché le prix de la mise en scène pour Les Moissons du Ciel, Terrence Malick remporte la Palme d'or. Depuis sa présentation le 16 mai, The tree of life divise profondément les critiques et le public dont une partie devrait rester de marbre face une oeuvre d'une telle exigence. Nous en reparlerons longuement mercredi mais la première partie du film est sans conteste l'un des plus grands moments de cinéma de la décennie. Une palme d'Or qui devrait faire date et qui ne mérite pas de jugement hâtif.  

Le gamin au vélo de Luc et Jean-Pierre Dardenne  Diaphana Distribution

Les deux grands prix ex-equo ont été attribués au frères Dardenne avec Le Gamin au vélo, leur oeuvre la plus accessible et la plus lumineuse (voir Cannes Jours 2 à 4) qui pourrait devenir leur plus grand succès, et Il était une fois en Anatolie de turc Nuri Belge Ceylan qui plaît tant aux critiques distingués. 

Jean Dujardin dans The Artist de Michel Hazavanicius  Warner Bros.

On a déjà dit dans Mon Cinématographe à quel point on aime The Artist, une proposition de cinéma originale et euphorisante (voir Cannes Jour 5). Le réalisateur Michel Hazanavicius méritait largement le prix de la mise en scène pour son élégante récréation du Hollywood des années 20 mais c'est son acteur principal, Jean Dujardin, qui repart avec le prix d'interprétation. Quel chemin parcouru pour le comédien, d'Un Gars une Fille au firmament du cinéma mondial. Un prix qui ne souffre aucune contestation tant il  émeut et fascine dans le rôle d'une star déchue du cinéma muet.

Kirsten Dunst dans Melancholia de Lars Von Trier  Les Films du Losange

L'américaine Kirsten Dunst repart avec le prix d'interprétation féminine pour Melancholia de Lars Von Trier, devenu persona non grata depuis ses déclarations scandaleuses sur Hitler lors de la conférence de presse du film (voir Cannes jours 6 à 8). Ce qui n'a pas empêché l'actrice de Marie-Antoinette de rejoindre, après Björk et Charlotte Gainsbourg, le cercle des actrices primées dans les films de l'imprévisible danois. 

Drive de Nicolas Winding Refn  Le Pacte

Le prix de la mise en scène a été attribué au danois (décidément !) Nicolas Winding Refn pour Drive que nous n'avons pas encore vu. Le cinéaste réalise, après sa trilogie Pusher et Valhalla Rising, son premier film américain, l'histoire d'un cascadeur de cinéma poursuivi par une bande de mafieux.

Polisse de Maïwenn  Mars Distribution

Le prix du Jury est revenu dans les mains de Maïwenn, chouchoute de la presse française pour son troisième long métrage, Polisse, sur le quotidien d'une brigade de protection des mineurs. En revanche, on ne comprend pas le prix du meilleur scénario décerné à Joseph Cedar pour son Footnote, film qui n'est pas sans qualité mais beaucoup trop inégal (voir Cannes Jours 2 à 4). 

La Caméra d'or, qui récompense un premier film, a distingué l'argentin Pablo Giorgelli pour Les Acacias présenté à la Semaine de la critique. Notons que le Prix un Certain Regard est revenu ex-equo à Arirang de Kim Ki-Duk et Arrêt en pleine voie d'Andreas Dresen. Et signalons que le prix de la mise en scène de cette sélection a été décerné au très remarqué Au Revoir de l'iranien Mohammad Rasoulof qui, retenu par les autorités iraniennes, n'a pas pu aller chercher son prix(voir Cannes jour 5). Enfin, le Grand Prix de la Semaine de la critique est revenu au cinéaste américain Jeff Nichols pour Take Shelter dont nous avons plutôt dit du bien dans ces colonnes (voir Cannes jours 6 à 8). 

Le Havre d'Aki Kaurismaki  Pyramide Distribution

Tout palmarès a son lot d'oubliés. Deux absences nous paraissent injustes et cruelles, celle d'Aki Kaurismäki qui avait enchanté la Croisette avec Le Havre, belle fable humaniste portée par le lunaire André Wilms (voir Cannes jours 6 à 8) repartant tout de même avec le Prix de la Critique internationale, ainsi que le puissant et terrifiant We need to talk about Kevin de Lynn Ramsay qui repart inexplicablement bredouille (voir Cannes jour 1). Habemus Papam de Nanni Moretti était sans doute l'un des meilleurs films du cinéaste mais il semblait avoir été rapidement écarté (voir Cannes jours 2 à 4). Quant à Pedro Almodovar dont La piel que habito a reçu un accueil plutôt mitigé, aura-t-il un jour la palme ? Rien n'est moins sûr. 

Une sélection que d'aucun s'accorde à dire qu'elle fut de très grande qualité, comprenant plusieurs palmes d'or potentielles. Ces longs métrages vont dorénavant suivre le chemin des salles et retrouver un oeil neuf, loin de la frénésie cannoise. En toute sérénité. 


PALMARES - 64ème FESTIVAL DE CANNES

PALME D'OR
THE TREE OF LIFE de Terrence Malick

GRAND PRIX (ex-equo)
LE GAMIN AU VELO de Luc et Jean-Pierre Dardenne
IL ETAIT UNE FOIS EN ANATOLIE de Nuri Bilge Ceylan

PRIX D'INTERPRETATION MASCULINE
Jean Dujardin dans THE ARTIST de Michel Hazavanicius

PRIX D'INTERPRETATION FEMININE
Kirsten Dunst dans MELANCHOLIA de Lars Von Trier

PRIX DE LA MISE EN SCENE
DRIVE de Nicolas Winding Refn

PRIX DU JURY
POLISSE de Maïwenn

PRIX DU SCENARIO
FOOTNOTE de Joseph Cedar

PRIX UN CERTAIN REGARD (ex-equo)
ARIRANG de Kim Ki-duk
ARRÊT EN PLEINE VOIE d'Andreas Dresen

PRIX DE LA MISE EN SCENE UN CERTAIN REGARD
AU REVOIR de Mohammad Rasoulof

CAMERA D'OR
LES ACACIAS de Pablo Giorgelli

GRAND PRIX DE LA SEMAINE DE LA CRITIQUE
TAKE SHELTER de Jeff Nichols

4 commentaires:

  1. Et le palme d'or court métrage a emporté l'Ukraine!

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  2. Un commentaire sur le commantaire du 23 mai. Révise ta grammaire et la syntaxe . dans ton cas ce n'est pas du luxe !

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  3. Non mais franchement, tree of life, c'est insupportable comme film

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  4. La sélection de 2011 était vraiment très intéressante ! Le palmarès m'a tout de même légèrement déçu ... je n'ai pas du tout accroché à Tree of Life , malgré un esthétisme intéressant et de bons acteurs le tout ne m'a, hélas , pas emporté. Par contre, j'ai été totalement estomaqué par Melancholia , c'est bien simple je n'ai jamais ressenti une telle émotion dans une salle de cinéma , c'est mon coup de cœur de l'année !

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