jeudi 29 octobre 2015

La critique cannoise de The Lobster

 
Le réalisateur Yorgos Lanthimos s'était fait remarquer grâce à Canine, un film radical et dérangeant qui laisser augurer un talent prometteur. En salles depuis le 28 octobre, The Lobster (le homard), son cinquième long métrage, lauréat du Prix du Jury au dernier festival de Cannes, raconte un futur proche, une sorte de monde parallèle dans lequel il est interdit d'être célibataire sous peine de se voir transformer en animal. Pour échapper à ce destin, un homme (Colin Farrell) s'enfuit et rejoint dans les bois un groupe de résistants, les Solitaires.

Un postulat intriguant et absurde qui ne tient malheureusement pas ses promesses. Si la première partie amuse et déconcerte grâce à un dispositif de mise en scène très élaboré et très méticuleux, Lanthimos n'en fait par la suite plus grand chose et gâche son récit dans une deuxième partie laborieuse et interminable. Dénonçant toutes les formes de totalitarisme, le réalisateur finit par se prendre les pieds dans le tapis mais révèle Colin Farrell sous un nouveau jour. Régulièrement coupable de mauvais choix, l'acteur, bedonnant et apathique comme on ne l'a jamais vu à l'écran, est surprenant dans un rôle pourtant loin d'être valorisant. Souhaitons au comédien le même goût de l'aventure cinématographique pour ses prochains films. 

Antoine Jullien 

Irlande / Grande-Bretagne / Grèce / France / Pays-Bas / Etats-Unis - 1h58
Réalisation : Yorgos Lanthimos - Scénario : Yorgos Lanthimos et Efthymis Filippou
Avec : Colin Farrell (David), Rachel Weisz (La femme myope), Olivia Coleman (La directrice de l'hôtel), Ariane Labed (la femme de chambre).


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