mercredi 28 octobre 2015

La critique cannoise de Mon Roi

 
Quatre ans après Polisse qui lui avait valu le prix du Jury, Maïwenn était de retour en compétition au festival de Cannes grâce à Mon Roi qui raconte une histoire d'amour sur une dizaine d'années, forcément autodestructrice et maladive (c'est Maïwenn), entre Emmanuelle Bercot (la réalisatrice de La Tête Haute) et Vincent Cassel. Le film est dans les salles depuis le 21 octobre.

A coup d'improvisation, Maïwenn repose l'essentiel de son film sur les épaules de ses comédiens. Ils sont d'ailleurs excellents et demeurent la principale qualité du film. Pour le reste, la réalisatrice n'a pas grand chose de neuf à nous raconter sur un sujet qui a donné lieu à plusieurs films majeurs. Le relatif schématisme des personnages, l'opposition un poil binaire entre le bourreau charmeur (Cassel) et la victime (Bercot) n'est pas d'une folle originalité. La réalisatrice ne brille pas non plus par l'audace de sa mise en scène qui se contente de faire hurler Emmanuelle Bercot sous la pluie lors d'une scène de rupture. Les allers-retours scénaristiques appuient de manière balourde et complaisante sur la supposée reconstruction du personnage féminin. Et le milieu social gravitant autour de ce couple qui symbolise le nombrilisme de la réalisatrice, finit par irriter. Emmanuelle Bercot a su tout de même tirer son épingle du jeu en remportant un mérité prix d'interprétation. Le signe d'une nouvelle carrière d'actrice ?

Antoine Jullien

France - 2h04
Réalisation : Maïwenn - Scénario : Maïwenn et Etienne Comar
Avec : Vincent Cassel (Georgio), Emmanuelle Bercot (Tony), Louis Garrel (Solal), Isild Le Besco (Babeth).  


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