dimanche 16 octobre 2011

Interview Samuel Labarthe


Le comédien Samuel Labarthe est membre du jury fiction du festival 2 Cinéma de Valenciennes. Après son triomphe au théâtre dans La Boutique au coin de la rue, on a pu le voir au cinéma dans Le Divorce de James Ivory, Sagan de Diane Kurys et cette année dans La Conquête de Xavier Durringer qui sort en DVD et dans lequel il campe Dominique De Villepin.


- Qu'est-ce que cela vous fait d'être juré du festival ?

Je connaissais déjà le festival de Valenciennes dans sa précédente formule (le festival était auparavant dédié au cinéma d'aventure) et je suis très heureux d'avoir été invité et de faire partie de ce prestigieux jury.


- Quel regard portez-vous sur cette sélection ?

Ce que j'ai vu non seulement m'étonne, me fascine mais me rassure aussi sur l'état du cinéma d'aujourd'hui. Je trouve cela très courageux de voir des films pas forcément grand public qui vont à contre-courant du cinéma commercial. C'est là que l'on mesure notre responsabilité, en tant qu'artiste, de proposer des choses qui ne sont pas standardisées. Grâce au festival, j'en prends encore plus conscience que d'habitude.


- Quel spectateur êtes-vous ?

Je suis très éclectique, je vais voir des films dont on parle beaucoup, d'autres beaucoup moins. Mon dernier grand coup de coeur date de l'année dernière, Une vie toute neuve d'Ounie Lecomte qui m'a absolument bouleversé. J'étais persuadé en le voyant que le bouche-à-oreille allait être phénoménal mais malheureusement le film a été retiré au bout d'une semaine.


- Dans les longs métrages de la compétition figure L'exercice de l'état de Pierre Schoeller sur le quotidien d'un ministre des transports. Vous avez été récemment à l'affiche de La conquête qui est également un film sur la politique. Plusieurs mois après sa sortie en salles, quel recul avez-vous sur le film ?

Il y a eu un buzz énorme pendant des mois avec une bande-annonce que tout le monde se partageait. Maintenant le film a été vu, j'ai l'avantage de savoir comment il a été reçu. J'ai l'impression que le contenu n'a peut-être pas répondu totalement à l'attente du public qui pensait y trouver des choses plus croustillantes et dérangeantes mais il a le mérite d'avoir ouvert la porte à de nombreux autres films dans le même genre. Il faut toujours un pionnier et c'est le premier long métrage français qui parlait d'un Président de la République en exercice.

Samuel Labarthe dans La Conquête 


- Comment vous-êtes vous préparé pour jouer Dominique De Villepin ?

Pour un acteur, interpréter un personnage vivant, très médiatisé et que tout le monde connaît est un exercice périlleux dans le sens où il existe deux pièges dans lesquels il ne faut pas tomber : être trop dans l'imitation et risquer de verser dans la caricature où bien ne pas l'être suffisamment et du coup risquer d'être accusé de ne pas savoir le faire et de ne pas être crédible. J'avais envie d'avoir un Villepin privé mais très vite on m'a dit que si je faisais un Villepin que personne ne connaissait on ne le reconnaîtrait pas, justement ! J'étais donc quand même obligé d'aller sur des rails proposés par d'autres. Ensuite c'est un travail assez obsessionnel puisqu'il s'agit de se nourrir du personnage, de parler comme lui, de retrouver un phrasé, des attitudes. Après il fallait donner quelques signes extérieurs comme la perruque que j'ai eu et les sourcils qu'on m'a enlevé.


- Quelles étaient les indications de Xavier Durringer ?

Sa grande indication était : « Tu as fait tout le travail, maintenant tu oublies et on joue les scènes ». On était vraiment sur une corde raide mais en même temps c'était formidable de pouvoir faire ça. Le seul problème est qu'à ce moment-là je jouais Chirac dans le téléfilm Pompidou, la mort d'un président. On tournait les scènes au Ministère des affaires étrangères, il y avait donc de quoi être un petit peu perturbé par les deux ! C'est la même famille politique mais sur des époques très différentes. Je me souviens qu'étant déguisé en Chirac, j'allais interviewer l'huissier principal du quai d'Orsay à propos de Villepin qui me donnait des indications dont je me suis servi plus tard sur le tournage de La Conquête.


- Quels sont vos projets ?

Un film de Denis Malleval avec Line Renaud, un autre tourné par Gabriel Aghion à La Réunion avec Claude Brasseur et Dominique Blanc et celui que je tourne actuellement réalisé par Anne Fassio sur l'univers hippique dans lequel je joue un propriétaire de chevaux pas très sympathique !

Propos recueillis par Antoine Jullien


Festival 2 Cinéma de Valenciennes du 10 au 16 octobre. 
Retrouvez la critique de La Conquête disponible en DVD chez Gaumont Vidéo. 

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