vendredi 12 décembre 2014

Le Hobbit : La bataille des Cinq Armées


Voilà c’est fini ! Après six volets et quinze années de dur labeur, Peter Jackson referme (définitivement ?) les livres de Tolkien avec le troisième épisode du Hobbit. Il y a un an, le néo-zélandais nous avait abandonné après avoir lâché le dragon Smaug sur les pauvres habitants de Lac-ville. Il reprend l’histoire au même point et la séquence tant attendue de dévastation pyromane a bien lieu. Les humains subissent les attaques du monstre, vite terrassé par Bard « l’archer », incarné par le charismatique Luke Evans. La Montagne Solitaire alors libérée de ce gardien de feu, son incommensurable trésor et sa position stratégique attirent la convoitise de toutes les espèces vivant sur la Terre du Milieu. La bataille des cinq armées peut donc commencer…

L’intrigue de cet ultime volet est pour le moins sommaire comme on pouvait s’y attendre. Autant Le Seigneur des Anneaux justifiait largement une adaptation sous forme de trilogie, autant Le Hobbit peine à combler la distance en terme de narration et Peter Jackson semble en être tout à fait conscient comme en atteste la durée du film bloquée à 2h10 (hors générique), soit une bonne demi-heure de moins que n’importe quel autre volet de la saga. Mais l’amour que le réalisateur porte à cet univers lui permet de tout emporter sur son passage.


Car Le Hobbit : la Bataille des Cinq Armées est une œuvre chorale au rythme soutenu et parfaitement maitrisé. Les intrigues secondaires se multiplient et la plupart des protagonistes sont traités avec respect. Même si la moitié des treize nains sont réduits à de la simple figuration et que certains personnages ne connaissent pas de réel dénouement, la plupart des trames sont résolues : la quête de l’Arkenstone de Thorin, l’idylle entre Thauriel et Kili, la réhabilitation de Bard… Peter Jackson en profite aussi pour raccrocher les wagons avec Le Seigneur des Anneaux en lançant Saroumane (Christopher Lee) sur les traces de Sauron et Legolas (Orlando Bloom) et sur celles du mystérieux Grand-Pas. 

Ian McKellen et Luke Evans 

Mais outre cet intérêt contextuel, La Bataille des Cinq Armées propose un spectacle visuel total dans lequel Nains, Elfes, Humains, Wargs et Gobelins (les 5 armées du titre) s’affrontent dans un quasi huis-clos époustouflant. Jouant avec ses innombrables décors, Peter Jackson cherche encore et toujours la singularité dans ses batailles, qu’elles prennent place sur de la glace, sur une parcelle en train de s’effondrer ou dans une ville en ruine, chaque affrontement connait un traitement graphique méticuleux. L’esthétisme que l’on avait découvert avec La Communauté de l’Anneau en 2001 est bien sûr au rendez-vous et le réalisateur continue de mettre en images ses squelettes, fantômes et autres êtres tourmentés propres à sa filmographie (Braindead, Fantômes contre Fantômes, King Kong…). Jamais l’Heroic Fantasy n’avait connu sur grand écran une telle imagerie que ce soit dans son bestiaire à faire pâlir Georges Lucas que dans ses décors exploitant à merveille les paysages de la Nouvelle Zélande et les possibilités du numérique.

Même si la trilogie du Hobbit restera dans l’ombre du Seigneur des Anneaux au niveau de sa dimension mythologique, elle représente aujourd’hui une révolution en matière de projection 3D grâce à l’apport du HFR (High Frame Rate), offrant au spectateur une immersion vertigineuse inédite avec ses 48 images par seconde, d’autant plus si vous avez la chance de voir le film dans une salle IMAX. Surtout que cette technologie encore trop rare dans notre hexagone devrait devenir le standard de diffusion d’ici deux ans… et la sortie de la deuxième claque visuelle de James Cameron nommée Avatar.

Alexandre Robinne

Etats-Unis / Nouvelle-Zélande - 2h24
Réalisation : Peter Jackson - Scénario : Fran Walsh, Philippa Boyens, Peter Jackson et Guillermo del Toro d'après l’œuvre de J.R.R. Tolkien
Avec : Martin Freeman (Bilbo Sacquet), Richard Armitage (Thorin Ecu-de-Chêne), Evangeline Lilly (Tauriel), Lee Pace (Thranduil). 



Film disponible en DVD et Blu-Ray chez Warner Home Video. 

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