Les films se suivent et puisent invariablement leur "inspiration" dans les histoires vraies. Pas une semaine sans qu'un long métrage proclame haut et fort son ancrage dans l'actualité comme s'il s'agissait forcément d'un gage de qualité. Luc Besson, roublard, a du se dire la même chose lorsqu'il reçut le script de The Lady des mains de Michelle Yeoh. La comédienne a convaincu le réalisateur de porter à l'écran le combat de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi. Il aurait mieux fait de s'abstenir.
Le film raconte plus exactement l'histoire d'amour entre la résistante et le britannique Michael Arris (David Thewlis) nourrie de séparations, de retrouvailles, d'isolement et d'absence. Jugeant l'engagement de sa femme et sa lutte pour la démocratie plus importants que tout, l'homme ne cessera de la soutenir, jouant même un rôle déterminant dans sa reconnaissance internationale et dans l'attribution de son prix Nobel de la Paix.
Michelle Yeoh
Le prologue donne une bonne idée de la tonalité du métrage : un homme raconte à sa petite fille l'histoire de son pays. Au début, la Birmanie était une belle nation prospère avant que de méchants hommes ne viennent tout détruire. Ce cours d'écolier, Luc Besson va l'appliquer à la lettre. L'homme en question n'est autre que le père de Aung San Suu Kyi qui fut assassiné par les militaires en 1947. Grâce à lui, sa fille va poursuivre le combat de tout un peuple. Une telle introduction, désarmante de naïveté, le réalisateur la filme avec ses gros sabots habituels. Ralentis, musique envahissante, gros plans sur des vilains très vilains, toute l'artillerie du réalisateur est en marche. Et ne fait que commencer.
David Thewlis
Car la suite ne sera guère plus satisfaisante. Focalisant son récit sur la relation entre la combattante birmane et son mari, Luc Besson oublie totalement de nous parler des enjeux politiques et historiques. Sa représentation de la junte birmane est digne d'une mauvaise bande dessinée, filmée à gros traits sans la moindre nuance. Les protagonistes qui gravitent autour de notre couple de héros en sont réduits à de vagues silhouettes qui parlent le plus souvent anglais. Michelle Yeoh, qui espère tant décrocher l'Oscar pour son interprétation sobre comme il faut, ne daigne parler le birman que lors de grands discours enflammés. Luc Besson pousse le cynisme assez loin quand l'actrice demande à l'un des militaires birmans : "Parlez-vous l'anglais ?" Cette réplique suffit à résumer l'état d'esprit du cinéaste.
Le combat d'Aung San Suu Kiy est admirable. Face à la dictature et à la corruption de quelques hommes asservissant leur population dans un implacable bras de fer totalitaire, elle force l'admiration. Luc Besson n''était tout simplement pas le cinéaste approprié pour raconter une vie qui méritait tellement plus de hauteur de vue que la vision simpliste et idéalisée qu'il nous assène. Engoncé dans la révérence béate, il signe un film terriblement académique formellement qui le ramène au pire du cinéma mainstream, prenant le spectateur comme un enfant à qui on sert une soupe trop indigeste. Amnesty International se réjouit que le film soit "un hommage vibrant à une défenseure des droits humains emblématiques". Si le combat d'Aung San Suu Kiy y gagne en médiatisation, le cinéma, lui, perd sur toute la ligne.
Antoine Jullien
DVD et Blu-Ray disponibles chez EuropaCorp.
justement c'est à travers sa vie familiale que la Dame va puisser ces forces pour suivre son combat pour la liberté de son peuple.
RépondreSupprimerEn voilà un qui n'a strictement rien compris au film et qui n'a pas cherché à voir plus loin que le bout de son nez.
RépondreSupprimerc'est désolant, si c'est pour faire des critiques aussi inintéressantes et erronées tu devrais arrêter tout de suite d'en faire. Ce film n'est pas parfait, certes, mais toi tu n'as strictement rien compris et tu n'as pas chercher les informations présentent dans ce film.
Le commentaire ci-dessous est assez explicite. Nous avons tous besoin d'un soutien pour accomplir des choses, pour la Dame cette force lui vient de sa famille et c'est pour cette raison qu'elle est mise en avant. Aussi,à travers ces scènes, un grand nombre d'informations nous sont donné, après c'est à nous de les comprendre et de les voir.
C'est un film pour les gens qui savent s'intéresser à autre chose qu'à leur petit monde, aux Hommes qui réfléchissent sur les films, qui se posent des questions, ce qui n'est visiblement pas ton cas. Va plutôt critiquer les films d'actions avec un peu de chance celles-ci ne seront pas totalement erronée.
Min-Rin.
Manifestement, tu connais bien mal Mon Cinématographe, je te renvoie donc à l'ensemble des critiques et tu verras bien que c'est un blog qui a un vrai souci d'éclectisme, évoquant des films aux univers et aux styles très différents.
RépondreSupprimerJe pense au contraire que Luc Besson ne nous apprend rien et qu'il n'a absolument pas réfléchi à l'histoire de La Dame comme tu l'appelles et s'est contenté de filmer platement un mélo qui ne rend pas justice à son admirable combat.
Je crois qu'il faut bien différencier deux choses : l'histoire d'Aung Sang Suu Kyi et et ce film. Ce n'est pas parce qu'il s'agit de son histoire que le film est réussi.
Mais s'il recèle des merveilles que je n'aurais pas su voir, j'attends que tu me les fasse partager.
Je suggère à Min-Rin de se pencher en urgence sur les subtilités de la langue française. Au vu de la performance littéraire, je ne m'étonne qu'à moitié de la bêtise de l'interprétation. Comme l'a fait remarquer jullelien, l'admirable combat de la "Dame" n'est en rien remise en cause. Il est cependant absurde de prétendre qu'un mélodrame grossièrement romancé est représentatif de son courage.
RépondreSupprimermargaux
Antoine Jullien je suis tout à fait d'accord avec toi et je m'alarmais de voir tant de critiques considerant ce film comme un chef d'oeuvre. Le film devient insultant tant il est pathétique,c'est grossier, on a voulu nous émouvoir avec des Gros Plans, de la musique classique,une histoire d'amour, en appliquant une vielle recette pour faire pleurer Margot. C'est du pure mélodrame alors qu'on souhaitait juste voir une histoire vraie sans tout les fioritures , on voulait comprendre les enjeux politico-historiques, voir le combat qu'elle a mené , de façon plus complexe.Et Min rin je trouve puéril ta reaction de t'attaquer au personnage plutot qu'à la critique.Et c'est pas parce qu' Antoine n'est pas d'accord avec toi qu'il n'a "rien compris" Flo
RépondreSupprimerJe suis totalement d'accord avec toi (et ravie) de la médiatisation de ce combat mais là où tu me perds c'est concernant la piètre qualité du film. Je ne me vante pas d'être une experte (surtout pas) mais rien ne m'a choqué dans ce film, je l'ai trouvé bien amené et il m'a donné envie d'en savoir plus sur tout cela (parce que oui, on est bien trop nombreux à être dans une bulle) et je pense que c'est déjà le plus important : en parler. Après je finis par te rejoindre sur le fait que c'est tout de même très "anglais" tout ça, mais je ne suis pas sûre que j'aurai vu ce film en VO...Bref, beaucoup de choix discutables c'est sûr, mais je continuerai à lire tes critiques malgré tout ! Après tout c'est pas drôle si on est tous d'accord...!
RépondreSupprimercroquemovies.blogspot.com
Je ne partage pas cette critique du film . Premièrement Besson s'est énormément documenté sur la birmanie, Yeoh a visionné 200 h d'images de la Mandela Birmane . Besson a filmé au plus juste, au plus sobre , se permettant quelques effets de cinéma par exemple le ralenti et la musique quand elle traverse la ligne d'armes. Le but est de faire quand même du cinéma et pas un documentaire. La maison est reconstituée fidélement , la maison de Oxford est la vraie etc... Son but était de montrer cette histoire d'amour et non un livre d'histoire exhaustif sur la Birmanie. D'ailleurs il a délibéremment refusé d'illustrer certaines horreurs car il pensait que c'était tellement fort que les gens ne croiraient même pas que ça puisse être la vérité . Ce qu'on voit est déjà pas mal à mon sens et bien réel : le déminage etc . Bien sur une dame dans la salle ayant connu l'oppression a bien dit que l'on ne ressentait pas l'oppression dans le film et que ça n'avait rien à voir .
RépondreSupprimerMais le film montre bien que derrière toute grand femme il y a un grand homme (et inversement ) . Sans cet amour elle n'aurait jamais eu la force de poursuivre son combat. Un grand grand film à mon sens et il aurait été inutile de s'étaler dans des images d'horreur. L'interêt est de montrer une "belle personne" et c'est ce dont on a besoin aujourd'hui. Pour les horreurs , les info s'en chargent très bien et ne montrent que tout ce que l'espèce humaine fait de pire .