La Cinémathèque française poursuit son exploration des récits américains à travers deux cinéastes majeurs : Steven Spielberg et Robert Altman.
Le premier, qui a donné récemment une masterclass dans le cadre de la présentation de son nouveau film, Cheval de Guerre, est à l'honneur jusqu'au 3 mars avec la présentation de l'intégralité de sa filmographie. Si le réalisateur est aujourd'hui largement considéré comme un grand cinéaste, il en reste encore une poignée qui ne devrait pas voir d'un bon oeil l'hommage que l'institution fait à un homme parfois réduit à de simples qualités d'entertainer.
La Guerre des Mondes (2005)
Cette rétrospective devrait leur apporter un sérieux démenti et prouve que Steven Spielberg a abordé presque tous les genres en ayant su prendre le public à contre-pied et ainsi casser son image de cinéaste mièvre et infantile avec La Liste de Schindler qui lui valut une pluie d'Oscars en 1994.
La dernière décennie a montré un nouvelle tonalité, plus sombre, où son sens inné du spectacle se mêle à une vision désenchantée de la nature humaine, de Minority Report à Munich en passant par La Guerre des mondes.
A cette occasion, vous retrouverez prochainement dans Mon Cinématographe un abécédaire qui reviendra plus en détails sur cette filmographie hors du commun.
Cinéaste franc-tireur et iconoclaste, Robert Altman méritait bien quelques séances de rattrapage, plus de cinq ans après sa mort et son ultime opus, le bien nommé The Last Show.
D'abord réalisateur pour la télévision où il dirige plusieurs épisodes de la fameuse série Alfred Hitchcock présente, il peinera à obtenir le succès jusqu'à la Palme d'Or remportée par M.A.S.H. en 1970. Virulente satire anti-militariste, le film donne le ton des oeuvres successives du cinéaste où la relecture des genres (western, policier...) et les histoires à multiples personnages (qu'on appellera "films choraux") porteront sa signature.
Tim Robbins dans The Player (1992)
Les plans séquences, les dialogues improvisés, les effets de zoom confèrent à ses films une patte inimitable renforcés par une troupe d'acteurs fidèles, de Shelley Duvall à Eliot Gould en passant par Warren Beatty et Donald Sutherland.
Dans les années 80, Robert Altman connaît une impasse avant de renaître superbement au début des années 90 grâce à deux de ses meilleurs films, The Player et Short Cuts. Qualifié régulièrement de cinéaste cynique, Altman n'en éprouvait pas moins une certaine tendresse pour ses personnages, notamment dans sa dernière oeuvre majeure, Gosford Park.
Les cycles sont accompagnés de plusieurs rencontres et conférences.
Renseignements : www.cinemathequefrancaise.fr
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