mardi 20 juillet 2010

Toy Story 3


Lorsque John Lasseter lance Toy Story en 1995, il ne s'imaginait sans doute pas qu'il venait de révolutionner à jamais le cinéma d'animation. Quinze ans plus tard, le fondateur de Pixar a passé la main à Lee Unkrich mais la recette fonctionne toujours. Comment ce miracle est-il possible ? Comment, après tant de chefs d'oeuvre, Pixar peut-il encore atteindre une telle perfection ? Le génie ? Le mot, trop galvaudé, n'est peut-être pas le mieux adapté. Un admirable savoir-faire ? Toy Story 3 va bien au-delà des définitions et pose une des plus belles pierres de l'édifice Pixar.

Andy a bien grandi depuis la fin de Toy Story 2. Il s'apprête à partir à l'université mais il ne sait plus quoi faire de ses jouets. Délaissés, Woody, Buzz l'éclair et leurs compagnons se retrouvent dans une crèche qui va vite devenir un cauchemar. Mais l'évasion semble impossible tant que le maître des lieux, un nounours d'apparence affable, sème la terreur auprès de ses "prisonniers".

Le synopsis de ce nouvel opus résume à lui seul l'inventivité et l'audace de Pixar. Faire d'un gentil nounours à l'odeur de fraise un odieux dictateur qui fait payer aux autres l'abandon dont il a été victime met sérieusement à mal l'univers aseptisé de l'enfance. Pixar a toujours pris les enfants pour des adultes en devenir et leur vision du monde s'en ressent à chaque film. Les gentils ne sont pas forcément ceux que l'on croit et les méchants sont plus complexes que l'on veut bien le penser.


L'aventure est trépidante, parsemée de rebondissements spectaculaires et le scénario ménage son lot de surprises et de retournements de situation. L'enfant comme l'adulte ne peut que se laisser emporter par cette histoire où les personnages ont une place de choix, tous aussi savoureux les uns que les autres.  L'humour, autre marque de fabrique de la maison, est omniprésent et l'on est pas prêt d'oublier la soudaine transformation de Buzz l'éclair en matador espagnol virevoltant où la séquence d'essayage de Ken, transformé pour l'occasion en hilarant playboy décervelé obnubilé par ses multiples tenues et considéré par ses camarades comme "un jouet de fillette". 


Les créateurs de Pixar ne sont pas des opportunistes et s'ils ont décidé de réaliser cet ultime volet, c'est bien pour évoquer la transmission et les choix qui, à un moment donné, s'imposent à nous. La tonalité nostalgique du métrage devient émouvante et l'on ne peut s'empêcher de s'identifier à tous ses personnages, avec à la clef cette question : que faire de notre enfance qui nous taraude tant ? Le film y répond de la plus belle des manières.

Antoine Jullien

1 commentaire:

  1. C'est possible de le voir autrement qu'en VO ? Je résiste à ce procédé jusque-là mais en même temps j'ai bcp aimé les deux premiers films (d'où mon tiraillement)

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