mardi 8 décembre 2009

Canine


Un réalisateur ayant comme principale source d'inspiration Haneke, Bunuel et Pasolini suscite forcément l'intérêt. C'est ce cocktail explosif que nous concocte pour son deuxième long métrage le réalisateur grec Yorgos Lanthimos qui a été distingué au dernier festival de Cannes par le prix Un certain Regard.

Une maison isolée. Une famille en apparence tranquille. Mais on soupçonne quelque chose. Et on ne sera pas déçu. Le père, avec la complicité de sa femme, a fait croire à ses enfants depuis leur plus jeune âge que le monde se résume à leur maison et qu'ils ne pourront en sortir que lorsqu'ils auront perdu leur canine. Ces enfants domestiqués et un peu dérangés les croient sur parole. Seule une jeune femme a l'autorisation de pénétrer cette cellule familiale. Et c'est le grain de sable qui va faire dérailler la machine.

Un film inclassable réalisé avec une étonnante maitrise. Ce père monstrueux, un vrai dictateur, et ses enfants livrés à eux-mêmes, forment un tableau malsain et glauque. Et le cinéaste y va franchement : inceste, mutilations, tout y passe. Une provocation parfois gratuite mais souvent dérangeante. Lanthimos ausculte le poids de l'éducation et ses répercussions. Une vraie curiosité dont on ne ressort pas indemmne venant d'un pays peu propice ces dernières années aux grandes révélations cinématographiques. Incontestablement, un talent est né. Affaire à suivre.

Antoine Jullien




1 commentaire:

  1. Bonjour, je viens de le voir.... une sacrée claque....bravo pour ta critique.

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