mardi 11 novembre 2014

Paradise Lost


Après Che Guevara et désormais Pablo Escobar, Benicio Del Toro est en passe de devenir la principale incarnation des personnalités majeures de l'histoire sud-américaine. Rappelons en quelques lignes qui était Escobar : le plus important baron de la drogue dans la Colombie des années 80, régnant en maître sur le cartel de Medellin, soudoyant les autorités pour assoir son empire, multipliant les attentats et les exactions, élu même comme député en 1982 à la Chambre des représentants, puis décidé à se rendre en échange d'une peine réduite avant de s'évader de prison pour être finalement tué par l'armée colombienne. Un assassin impitoyable doublé d'une image de Robin Des Bois (il fit construire des maisons, des routes et des hôpitaux dans les quartiers pauvres) qui bénéficie encore aujourd'hui d'une grande aura au sein d'une partie de la population colombienne. 

Avec un tel personnage, il était normal que le cinéma s'y intéresse de prêt. Oliver Stone, Brad Furman et Joe Carnahan n'ont pas réussi à mener leur projet à bien avant que le néophyte Andrea Di Stefano ne s'y colle. Pour son premier long métrage, le réalisateur italien n'a pas souhaité faire un biopic sur la figure d'Escobar, privilégiant une fiction qui raconterait l'arrivée d'un jeune américain dans le clan du redoutable parrain, épousant la nièce de ce dernier. Dans un premier temps sous le charme du bonhomme, il va peu à peu découvrir sa face sombre et criminelle. 

Josh Hutscherson et Benicio Del Toro

Le Dernier Roi d'Ecosse de Kevin McDonald traitait sensiblement du même thème, la fascination d'un jeune homme un peu naïf pour le mal personnifié par Amin Dada, avant de réaliser tardivement dans dans quel piège il s'était fourré. Mais Paradise Lost passe malheureusement à côté de ce sujet, la faute à un scénario qui préfère s'attacher à la traque du héros par les hommes d'Escobar plutôt qu'à développer la relation entre les deux protagonistes. Et devant la vie hors-normes de celui qu'on surnommait Don Pablo, on ne peut que regretter que le cinéaste n'ait pas davantage fouillé cette insaisissable figure du crime, devenant au fur et à mesure du récit un personnage secondaire. 

Comparées à la fadeur de l'interprète principal, le bien pâle Josh Hutcherson, les brèves apparitions de Benicio Del Toro réussissent à maintenir notre intérêt. En un regard, on ne sait jamais s'il va vous embrasser ou vous tirer une balle dans la tête. Le charisme du comédien détonne une fois encore et contribue à se laisser embarquer dans ce thriller sans surprise mais efficace. 

Antoine Jullien

France / Espagne / Belgique - 1h55
Réalisation : Andrea Di Stefano - Scénario : Andrea Di Stefano et Francesca Marciano 
Avec : Josh Hutcherson (Nick), Benicio Del Toro (Pablo Escobar), Claudia Traisac (Maria), Brady Corbet (Dylan). 

Retrouvez Mon Cinématographe débattre de Paradise Lost dans Le Cercle de Canal +


1 commentaire:

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