samedi 22 novembre 2014

Hunger Games - La révolte : Partie 1

 
En 2012, le premier volet de Hunger Games, basé sur la saga littéraire éponyme, lançait une franchise surprenante par sa qualité. Le spectateur plongeait dans un monde imaginaire nommé Panem, dystopie divisée entre une population riche et puissante réfugiée au Capitole et une population pauvre et soumise répartie en plusieurs districts. Afin de maintenir l’ordre dans cette pseudo république, le Capitole a créé les terrifiants Hunger Games, opposant douze héros (représentant chacun un district) dans une lutte à mort. Après avoir survécu une première fois, Katniss Everdeen (Jennifer Lawrence) avait dû rempiler pour une deuxième session dans Hunger Games - l’embrasement, sorti l’année dernière. Ce second volet, moins intense que le premier mais de bonne facture, se terminait par la destruction de l’enceinte des jeux, provoquant ainsi un vent de révolte dans les différents districts.

Nous retrouvons dans ce troisième opus une Katniss traumatisée par cette expérience et orpheline de Peeta Mellark (Josh Hutcherson), son compagnon d’infortune, désormais entre les mains du président Snow (Donald Sutherland). Scandalisée par la répression exercée par le Capitole ainsi que par l’anéantissement de son propre district, elle accepte de repartir au combat en endossant à nouveau son personnage du Geai Moqueur, le symbole de la rébellion. La franchise perd donc son principal atout, à savoir ces fameux Hunger games qui tenaient en haleine le spectateur. 

Jennifer Lawrence 

La première partie de « La Révolte » revient donc au contexte politique de la trame en s’intéressant à la guerre d’image que se livre les deux camps. Lorsque les rebelles diffusent une vidéo du Geai Moqueur triomphant, le Capitole riposte par une vidéo de Peeta (manipulé ? torturé ? sincère ?) appelant au calme.  Dans cette guerre totale, les meilleurs atouts des deux parties ont des motivations avant tout personnelles, éloignées d'un quelconque héroïsme : l'envie de retrouver l'être aimé. Là réside d'ailleurs le seul intérêt du film.

Philip Seymour Hoffman et Julianne Moore

Car le reste est ennuyeux, la faute à des enjeux trop faibles et mal équilibrés. La relation Katniss/Peeta n’a jamais été vraiment convaincante dans la franchise et plombe ce troisième épisode en devenant le cœur de l’intrigue. Le spectacle n’est pas non plus au rendez-vous dans ce film bavard et sans surprise ou dorénavant tous les personnages sont du bon côté de la barrière, le seul ennemi restant étant le président Snow, vieux briscard un peu fourbe et sans scrupule qui passe son temps à bombarder à l’aveugle les districts. La violence froide des précédents opus a disparu et il faut attendre le dernier quart d’heure pour commencer à s’accrocher un peu à son siège dans la seule séquence haletante d'un film qui se contente d'enchaîner les scènes inutiles (la seconde visite du district 12) aux enjeux parfois ridicules (il faut sauver le chat !).

Même les acteurs ne semblent plus vraiment concernés : Jennifer Lawrence, en roue libre, verse sa larme à la moindre occasion en jouant les vierges effarouchées, Josh Hurcherson est toujours aussi insipide et Liam Hemsworth traverse le film tel un fantôme. Les vieux briscards font le boulot (Woody Harrelson, Jeffrey Wright, Julianne Moore, Stanley Tucci, Donald Sutherland et le regretté Philip Seymour Hoffman) dans des seconds rôles solides mais convenus. A se demander si cet épisode a vraiment une raison d’exister. Réponse dans un an avec Hunger Games - La révolte : Partie 2, suite et fin de la saga à qui l’on souhaite de retrouver son souffle épique et dramatique. 

Alexandre Robinne

Etats-Unis - 2h03
Réalisation : Francis Lawrence - Scénario : Peter Craig et Danny Strong d'après les livres de Suzanne Collins
Avec : Jennifer Lawrence (Katniss Everdeen), Josh Hutcherson (Peeta Mellark), Liam Hemsworth (Gale Hawthorne), Woody Harrelson.


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