mardi 31 janvier 2012

The Descendants


La petite musique d'Alexandre Payne résonne à nouveau dans The Descendants, son cinquième long métrage. L'auteur de Sideways aime filmer ses personnages pris dans des situations qui les dépassent et ainsi donner à des stars des rôles d'hommes à la fragilité discrète qui voient soudain leurs repères vaciller. Entre drame et pics d'humour, le film est bien dans la lignée d'un univers dans lequel on rentre aisément, comme si l'on connaissait déjà ce père et ses deux filles. Mais Alexander Payne sait donner au décor une place inhabituelle qui donne une touche un peu originale à l'ensemble. 

A Hawaï, Matt King tente de se rapprocher de ses deux filles suite à l'accident de bateau survenu à leur mère, tombée dans le coma. Hésitant à vendre des terres familiales héritées de ses ancêtres, il apprend que sa femme avait un amant. Désemparé, Matt part à sa recherche, accompagné de ses deux filles. Au fil des rencontres, il va tenter de reconstruire sa vie... 


Alexander Payne a plusieurs bonnes idées dans sa besace dont celle de situer son histoire à Hawaï. Le cinquantième état américain se retrouve, dans la première partie du moins, déglamourisé. Et les cousins de Matt King, tous vêtus de chemises plus moches les unes que les autres, accentuent encore cette image. Se focalisant sur l'épreuve que traverse cette famille au milieu des lagons et des forêts vierges, le cinéaste en profite également pour transformer George Clooney en monsieur-tout-le-monde, avocat pépère et un brin radin d'une progéniture, elle, un peu déglinguée. Bien qu'il n'arrive pas tout à fait à enlever sa carapace de séducteur, le comédien fend l'armure et convainc en père aux abonnés absents qui va redécouvrir les valeurs familiales et affectives. 

L'autre trouvaille du cinéaste est de nous présenter directement la victime, le femme de Matt, sur son lit d'hôpital sans avoir recours à des flash backs qui auraient pu lui donner facilement de l'épaisseur. En évitant ainsi la sensiblerie, le réalisateur la dépeint comme un personnage plutôt négatif, coupable d'adultère. Un postulat audacieux qui accouche d'un scénario finalement assez convenu, alternant soigneusement les moments drôles aux instants plus graves, aérés par des vues cette fois très carte postale de l'île paradisiaque. Si la justesse des interprètes et des situations est la principale qualité du film, il lui manque toutefois une véritable personnalité qui l'empêche de s'élever au-delà d'une comédie douce-amère un peu lisse. Malgré son charme indéniable, un sentiment de léger formatage domine, n'en déplaise aux Oscars qui font d'Alexander Payne le grand cinéaste qu'il n'est pas encore. 

Antoine Jullien



DVD et Blu-Ray disponibles chez 20th Century Fox.

1 commentaire:

  1. Personnellement j'ai moyennement apprécié ce film . Vendu comme une comédie il m'a peu fait rire en dehors de la façon ridicule de courrir de sexy Georges . Il m'a très peu ému aussi malgré la dureté des sujets abordés. Sans faire dans la sensiblerie si le cinéma ne procure pas d'émotion , à mon avis on est à côté . J'apprécie surtout le personnage de la fille et son ami bien moins "con" qu'il n'a l'air d'être et d'un immense soutien car beaucoup se seraient débinés . Reste une belle carte postale sur fond de musique "qui va bien " . Ne comprend pas l'engouement pour ce film .

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