jeudi 1 avril 2010

Soul Kitchen


Fatih Akin s'est offert une récréation. Après deux films graves (Head-On et De l'autre côté), il plante son décor dans un restaurant de la banlieue de Hambourg, transformé le temps d'un film en "Soul Kitchen". Le jeune propriétaire du lieu, peu doué en cuisine et désespéré de voir sa copine partir à Shanghai, décide de recruter une bande de pieds nickelés pour redonner âme et vie au restaurant. Mais entre un mal de dos récurrent et un frère tout juste sorti de prison, les ennuis ne font que commencer...

A savourer sans modération. Tel pourrait être le slogan de Soul Kitchen. Fatih Akin délaisse les questions existentielles pour se concentrer sur le pur divertissement. Un divertissement avant tout musical et le cinéaste allemand s'y connaît en bonne musique, égrenant les standards avec délectation . Les personnages, tendrement croqués, apportent leurs lots de situations rocambolesques et de rires en cascades. Si vous souhaitez connaître les vertus d'un thérapeute turc ou savoir comment remporter une vente aux enchères à l'aide d'un bouton de chemise, ce film est fait pour vous. 

Bien qu'il ne tienne pas toujours la distance car la comédie exige une mécanique imparable, Fatih Akin fait preuve d'une virtuosité qu'on lui connaissait déjà, déambulant avec gourmandise dans le soul kitchen, des cuisines qui vont trouver un nouvel éclat à la piste de danse endiablée, théâtre d'une étreinte croustillante. Un parfum de liberté et de joie de vivre se dégage de cet ensemble sympathique. Sans être moralisateur ni bêtement angélique, le réalisateur brosse un nouveau portrait de société dans laquelle les uns et les autres croient encore au "vivre ensemble". Rafraîchissant.

Antoine Jullien


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