Joss Whedon a la côte depuis la mise en oeuvre d'Avengers. Le hasard du calendrier fait se confronter au même moment la réunion des superhéros Marvel à une petite série B qui aura mis plusieurs années avant de sortir des cartons suite aux problèmes financiers de la MGM. Joss Whedon est le producteur et le scénariste de La Cabane dans les Bois, la réalisation ayant été confiée à Drew Goddard, l'auteur de Cloverfield. Une paire gagnante qui a souhaité renouveler le genre ultracodifié du film d'horreur. Un pari à moitié réussi.
Cinq amis partent passer le week-end dans une cabane perdue au fond des bois. Ils n'ont pas idée du cauchemar qui les attend ni de ce que cache en réalité cette mystérieuse cabane...
Autant déflorer le mystère maintenant car on le pressent dès les premières minutes du métrage : les personnages sont manipulés par une organisation secrète qui met en scène leurs morts successives. Truffée de caméras, la cabane devient le théâtre d'un jeu sadique orchestré par deux ados attardés et cyniques qui prennent un malin plaisir à voir ce groupe mourir à petit feu. Joss Whedon et Drew Goddard malmènent les chemins balisés en proposant un détournement malicieux du genre. Mais à trop vouloir être originaux, les réalisateurs en ont oublié l'essentiel. La peur.
Elle est totalement absente car le spectateur a toujours une longueur d'avance sur les protagonistes qui ne savent rien de la machination dont ils sont les jouets. La caméra passe sans cesse du point de vue des bourreaux à celui des victimes mais le dévoilement de l'envers du décor, s'il surprend au début, annihile les frissons, ne provoquant que quelques touches d'humour qui tombent le plus souvent à plat. Il faut attendre la dernière demi-heure pour obtenir un déchaînement innatendu d'action et un astucieux renversement des rôles qui arrive malheureusement un peu tard, avec en prime l'apparition grotesque d'une star qu'on attendait vraiment pas. Et les explications fumeuses délivrées lors de l'épilogue ont évité à Whedon/Goddard d'approfondir leur sujet et ses réminiscenes contemporaines, à savoir l'obsession du voyeurisme qui transforme la vie en un spectacle permanent. Reste un film qui ne verse ni dans la parodie ni dans le gore outrancier et qui a tout de même le mérite de bousculer quelque peu nos habitudes de spectateur friand de récits d'épouvante.
Antoine Jullien
Moi j'ai adoré !
RépondreSupprimerMa critique : http://lhmovies.blogspot.fr/2012/05/la-cabane-dans-les-bois.html