vendredi 23 mai 2014

Mon Cinématographe à Cannes - Jour 8

 
Le festival touche à sa fin et l'on vient peut-être bien de découvrir la prochaine Palme d'Or. Mommy, le cinquième film du prodige québécois Xavier Dolan, a littéralement subjugué la Croisette et bouleversé les festivaliers. Le cinéaste nous raconte la relation pleine d'amour et de violence entre une mère et son fils et le choix terriblement douloureux qui va s'imposer à elle. Une œuvre d'une très grande sensibilité, à la mise en scène stupéfiante de maîtrise et d'invention dont l'une des géniales idées a même été applaudie durant la projection. A tout point de vue, Xavier Dolan sort du cadre et réalise un film majeur sur lequel on a pas pu retenir nos larmes tant l'émotion qu'il dégage est grande, notamment lors d'une séquence imaginaire qui est l'une des plus vibrantes déclarations d'amour à une mère qu'on ait vue au cinéma. On ne voit pas comment Jane Campion et son jury pourraient passer à côté d'une telle œuvre, récompensant à la fois la stupéfiante maturité de Dolan (il n'a que vingt-cinq ans !) et son talent inouï de nous transporter à ce point. Notre Palme d'or. 

A côté du choc Dolan, le dernier opus de Ken Loach, Jimmy's hall, paraît bien fade. Le cinéaste s'intéresse au destin de Jimmy Gralton qui, après son retour des Etats-Unis dans son Irlande natale, va s'opposer vigoureusement au rattachement de l'Irlande par l'Angleterre, au grand dam des autorités politiques et religieuses de son pays. Ken Loach signe une fois encore une œuvre engagée qui n'évite pas le manichéisme, avec un classicisme qui frise l'académisme poussiéreux. Un film plaisant à suivre dont a le plaisir de découvrir de nouveaux visages (notamment l'actrice Simone Kirkby) mais dispensable et qui ne laissera pas de vifs souvenirs dans nos mémoires festivalières. 

Enfin, la Quinzaine des réalisateurs proposait une version numérisée 4K du film culte Massacre à la tronçonneuse, supervisée par le réalisateur Tobe Hooper lui-même. Particulièrement dérangeant, le film fut présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 1975 avant d'être interdit en France durant de nombreuses années. Toujours aussi subversif, ce classique de l'horreur pourra vous terrifier à nouveau à l'automne prochain lors de sa ressortie en salles en en Blu-Ray.

 

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